Voici un très bon article du journal " Le Parisien " du 14/06/05. J'ajouterai juste quelques mots pour le plaisir, la petite histoire et le décryptage de cette vénérable et estimable administration qui l'a vécue..! Bonne et instructive lecture...
Dans les années 1970, l'AP à Paris était le plus riche propriétaire foncier et immobilier de France. De cette richesse fabuleuse, excitant bien des convoitises, il en est ressorti un plan de démantèlement et de dévolution de ses biens, méconnu évidemment du public. Par exemple, dans ses services industriels, l'AP possédait une boulangerie, une des plus modernes sur le plan national, voire européen, cédée à des investisseurs qui n'ont pas été mécontents, etc... Pour les autres actifs : boucherie, abattoirs....même processus !
On ne prête qu'aux riches, c'est bien connu. L'AP a...trois ministères de tutelle : celui de la Santé, de l'Intérieur et des Finances. C'est l'administration la "plus discrète" et sans doute la plus proche du pouvoir politique parisien à son plus haut niveau.
En 1977, le Maire de Paris, devient, après réclamation en Justice, le Président du Conseil d'administration de l'Assistance Publique à Paris. Le poste de directeur général de l'AP, est le plus haut poste civil auquel peut-être nommé un fonctionnaire. Il a rang de Secrétaire d'Etat, donc de Ministre. Statutairement, il est le collaborateur, l'assistant et le conseiller de droit du Ministre de la Santé. Peu de gens le savent cependant. Donc, pour des motifs propres et choisis par Paris, tout le Parc immobilier et foncier de l'AP a été mis à la disposition de sociétés d'économie mixte, qui sont quand même plus souples en matière de réglementation et de gestion, voire de cession des actifs, règles moins contraignantes, par exemple, lorsqu'il est plus aisé de se passer du concours de marchés publics. Cela regarde les hautes autorités, et il est vrai que le petit personnel et les Syndicats de la Maison, ne s'intéressent guère à ces questions de pure intendance.
Je ne puis toutefois résister, pour le plaisir, à narrer cette petite anecdote amusante qui est pourtant vraie : Depuis 1969, jusqu'en 1986, le directeur général de l'AP à Paris, a entaché de nullité absolue tous les actes administratifs et légaux passés avec l'Etat et les gouvernements successifs pendant cette période. En effet, le Directeur général étant inspecteur général des Finances, et " ordonnateur " des dépenses de l'AP, fonction incompatible avec son état de " comptable ", " juge et partie ", ce qui est formellenent interdit et proscrit par les institutions de la République et les règles de droit financier public..! Voila un cas d'espèce intéressant à discuter avec les professeurs de l'ÉNA et de Sciences po, n'est-il pas vrai..?
Est-il utile aussi d'ajouter, qu'aucune enquête, diligentée à cette fin, par les plus hautes autorités de l'Etat, n'a pu aboutir, car a-t-on vu en France une autorité politique se condamner elle-même ? Le Droit, la Constitution, les lois, ce sont pour le petit peuple, mais pas pour les politiques qui ne sont pas concernés. Ce que nous savons tous, c'est qu'en France, la loi du plus fort est toujours la meilleure...







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