Le document de la DGSE
sur le compte Chirac au Japon
Mais les patrons du service secret ont tout fait, ensuite,
pour décrédibiliser cette révélation.
Un article du " Canard Enchaîné " du 15/11/06

L' AFFAIRE Clearstream cachait bien une autre, japonaise celle-là. Convoqué le 28 mars dernier par les juges chargés de ce dossier, le général Rondot avait dû s'expliquer, au détour d'un très long interrogatoire, sur son rendez-vous à l'Élysée, avec Jacques chirac, le 14 septembre 2001. L'objet de cet entretien était moins d'évoquer les attentats survenus trois jours plus tôt, le 11 septembre, que d'aborder une vilaine histoire japonaise qui affolait le château.
Dans le procès-verbal que " Le Canard " a reproduit voilà six mois, le 10 mai 2006, ce militaire discipliné ( surtout face à des magistrats très curieux ) mentionnait tout naturellement, et pas au conditionnel, le " compte bancaire que le Président possédait dans une banque japonaise (...). Ce compte était alimenté par le versement régulier d'une somme très importante dont je n'ai pas le montant précis en tête ". Et le général poursuivait : " Il est indiqué, sur les documents que vous avez saisis à mon domicile, que ce compte a été ouvert à la Tokyo Sowa Bank et a été crédité d'une somme totale évaluée par les services de la DGSE à 300 millions de francs (...). "
Ces déclarations confirmaient, en grande partie, les enquêtes menées par " Le Canard " depuis deux ans. Un message de la DGSE a bel et bien été envoyé à la fin de 1996 par le représentant de ce service secret en poste à l'ambassade de France à Tokyo. Et il faisait état d'un compte ouvert à la Tokyo Sowa Bank (TSB), crédité - ce qui est a priori surprenant pour le commun des mortels - d'un montant de 300 millions de francs. La TSB, qui devait faire faillite en 2001, était alors dirigée par un grand ami de Chirac, Shoichi Osada, à la réputation sulfureuse.
Confrères très négligents
A l'exception notable des " Guignols " et du site Internet du " Nouvel Obs ", le reste de la presse accueillit le témoignage du général Rondot avec un remarquable scepticisme. Mieux, " Le Monde " caviarda le passage relatif au montant de ce compte dans le PV de Rondot que, pour le reste, le quotidien s'était pourtant fait un plaisir de publier.
