Philippe Kaltenbach a été condamné hier par le tribunal de Nanterre
pour avoir accepté de l'argent contre une promesse de logement social.
Absent de l'audience, il a indiqué vouloir faire appel.
DEUX ANS DE PRISON, dont un ferme, 20 000 € d'amende et cinq ans d'inégibilité : c'est la peine rendue hier par le tribunal correctionnel de Nanterre à l'encontre du sénateur (PS) Philippe Kaltenbach, poursuivi pour corruption. En l'occurrence, pour avoir accepté de l'argent contre une promesse de logement social.
" Le tribunal ne peut que constater que les faits sont avérés ", a indiqué la présidente de la 15° chambre, Isabelle Prévost-Desprez, qui a fustigé le " comportement déplorable d'élus de la République ". Le tribunal a d'ailleurs alourdi les réquisitions formulées par le parquet lors de l'audience, le 11 septembre, puisque celui-ci n'avait pas demandé d'emprisonnement ferme. Les juges ont donc estimé que les billets empochés par l'ex-maire de Clamart, et dont témoigne une vidéo filmée à son insu voilà cinq ans (toujours visible sur internet), étaient bien la contrepartie à la promesse d'une attribution de logement social.
L'homme qui filme et qui apporte l'argent, Mohamed Abdelouahed, alors adjoint de Philippe Kaltenbach, était quant à lui poursuivi pour corruption active. Il écope de deux ans d'emprisonnement avec sursis et trois ans d'inéligibilité.
Ce soir du 14 avril 2010, à la sortie du conseil municipal, Momo avait caché une caméra dans un bouton de chemise avant de parler au maire d'un logement social à trouver pour un ami. Puis il avait remis 1000 € en billets de 50 € à Philippe Kaltenbach, que ce dernier avait rangé dans son portefeuille.
L'enquête a permis d'établir que le logement a bien été attribué à l'ami, selon une procédure entachée d'irrégularités, ont indiqué les juges lors du procès. Depuis que l'affaire a éclaté, en 2012, Philippe Kaltenbach a toujours nié les faits. En contestant l'authenticité du film d'une part, et en indiquant que cette remise d'argent était purement liée au remboursement d'un emprunt. L'élu ne s'est pas déplacé à Nanterre pour prendre connaissance du jugement. Il l'a néanmoins aussitôt qualifié d' " incompréhensible, injuste et inacceptable " sur son blog, indiquant qu'il avait demandé à son avocat de faire appel.
" Je suis victime d'un coup monté visant à me salir et à m'éliminer politiquement. Je n'ai jamais touché d'argent en échange d'un quelconque avantage ou d'un appartement ", assène l'intéressé. Le " complot ", le " piège " tendu à Philippe Kaltenbach a lui aussi été évoqué par le tribunal.
Car c'est au maire (LR) de la ville voisine du Plessis-Robinson, Philippe Pemezec, ennemi notoire de Kaltenbach, que Mohamed Abdelouahed a remis ses vidéos. Et en 2012,Philippe Pemezec avait décidé d'alerter le parquet de Nanterre.
G.B. ET T.C.
Mon commentaire circonstancié sans complaisance : demain et jours suivants, cela va saigner, c'est clair !