l'Éducation..

On le savait, depuis pas mal de temps, que les enseignants, pour se donner l'apparence et la maîtrise du "pouvoir" envers nos chères têtes blondes, punissaient ou, du moins, vilipendaient leurs élèves ( alors que dire à l'Université ! ) qui "osaient" lire des bandes dessinées, plutôt que "d'absorber" leurs "doctrines", ce mot, plus que souvent, hélas, devant être pris au sens littéral du terme....
En effet, nous savions, également, depuis longtemps, que beaucoup d'enseignants, bardés de diplômes et "surpayés", quand même, n'étaient capables que de faire du "syndicalisme prosélytique et idéologique stérile" et "néfaste" pour leurs élèves, ayant comme résultante de "fabriquer" tous les ans des dizaines de milliers de jeunes chômeurs, "non qualifiés" et "non diplômés", ( dont se réjouit une certaine "élite", qui verse des larmes de crocodiles sur cet état de fait dont ils en sont les "auteurs et responsables" ). Ces mêmes enseignants, avec audace, ( pour "couvrir" ce qu'il faut bien appeler par son nom, un chat étant un chat, n'est-ce pas ? leur.. "incapacité d'enseigner" ! ), proclament que cet "échec" est dû au manque "d'intérêt des élèves" et au "détournement" des études par des divertissements diffusés par les medias et la " lecture " des bandes dessinées....

Eh bien, le journal "Le Monde", du dimanche 6 février 2005, vient de leur apporter, à MM. les "tartuffes", le démenti le plus formel, par ces mots: "Alors que M.Fillon prévoit d'instaurer un contrat individuel de réussite éducative ( CIRE ) pour les élèves en difficulté, un rapport dresse un bilan critique sur les politiques engagées depuis trente ans. Malgré de nombreuses réformes, 150 000 jeunes sortent chaque année sans qualification...(! )" Cette "médiocrité", si c'est le "Le Monde" qui le dit, alors....!
Pour couronner le tout, et "enfoncer le clou" ( pour parler BD..), après l'illustration affichée d'une belle page du "Dr. FU-MANCHU", je ne puis vous refuser de vous faire partager les délices de la lecture d'une page de l'introduction à son livre "Panorama de la BANDE DESSINÉE" par Jacques Sadoul, qui vient renforcer, si besoin en était, le constat permanent de "l'échec" de l'Enseignement sur les jeunes, hormis la caste "d'élites" vouée à l'ENA ou Sciences Po...!

" Aujourd'hui, il y a une chaire de bande dessinée à la Sorbonne.
Je ne sais si vous mesurez bien le chemin parcouru.
Avant guerre, un élève surpris à lire L'Epatant ou Robinson en récréation était mis à la porte. Plus récemment, vers 1950, la situation ne s'était guère améliorée. Educateurs, intellectuels de gauche comme de droite, associations de parents d'élèves n'avaient pas de mots assez durs pour stigmatiser les méfaits de la B-D. Le cas était entendu, un enfant lecteur assidu d'illustrés deviendrait un cancre, incapable de réussir à ses examens, et qui ne ferait jamais rien de bon dans la vie. Je suis d'ailleurs un exemple représentatif de cette génération d'analphabètes.
En 1947, la politique s'en mêla, et le parti communiste s'en prit à toutes les bandes d'origine américaine, tandis que Jean-Paul Sartre volait au secours des censeurs en faisant traduire dans Les Temps Modernes (n° 43, mai 1949) l'article de Gershon Legman : Psychopathologie des " comics ", paru aux Etats-Unis dans la revue Neurotica. Je ne puis résister au plaisir de citer quelques lignes de ce pamphlet délirant :

" La génération américaine postérieure à 1930 ne sait pas lire, écrivait Legman. Elle n'a pas appris, n'apprendra pas et n'en éprouve aucun besoin. Etre capable d'épeler les placards publicitaires, c'est tout ce que notre niveau de culture exige d'elle. Depuis plus d'une décennie, radio, cinéma, magazines illustrés et comics ont comblé tous ses besoins culturels et récréatifs et, pour elle,le langage imprimé est en voie de disparition (...) Dans ce sol richement fumé de culpabilité, de peur et d'agression latente, le virus du Superman était semé. Les comic-books ont réussi à donner à chaque enfant américain un cours complet de mégalomanie paranoïaque, tel qu'aucun enfant allemand n'en a jamais suivi, une confiance totale dans la morale de la force brutale, telle qu'aucun nazi n'a jamais pu le rêver... Quand le lecteur (de bandes dessinées) entend le mot " culture ", lui aussi sort son revolver (...) Que les éditeurs, les dessinateurs et les auteurs de comics soient des dégénérés et des gibiers de potence, cela va sans dire, mais pourquoi donc des millions d'adolescents admettent-ils passivement cette dégénérescence ? " (1).

